Vidéo pédagogique : les statistiques essentielles pour mieux enseigner

À l’ère du numérique, les enseignants et formateurs exploitent de plus en plus la puissance des vidéos pédagogiques pour enrichir l'expérience d'apprentissage de leurs élèves. Cependant, la création et le partage d'une vidéo éducative ne se limitent ...

Point de vue étudiant : Après le COVID, qu’est-ce qu’on garde ?

Jeanne Aimerie Par Jeanne Aimerie, le 26 août 2021

Le dernier cours de mon cursus universitaire aura donc eu lieu un vendredi pluvieux de juillet, toute seule derrière mon écran…

Un peu comme ça en fait : 

@jeanessasmith

last day of school everrrrrrrrr #SkipTheRinse #college #fyp #inverted #TikTokGGT #classof2021 #graduate

♬ original sound - Jack

Après cette année en full distanciel, l’envie de revenir en présentiel se fait plus que ressentir chez les étudiants. La frustration de conclure son Master chez-soi plutôt qu’entourés par ses camarades et enseignants est bien présente. 

Et pourtant, même si la majorité s’accorde à dire que le format présentiel est essentiel, il n’en reste pas moins que la crise sanitaire a montré que le distanciel amène une réelle plus-value aux contenus pédagogiques.

Preuve en est, d’après une récente étude menée par Inside Higher Ed, à la question “Quelle proposition ci-contre correspond le mieux à vos attentes en terme de modèle pédagogique post-COVID ?”, près de la majorité des étudiants (49.5%) déclarent ne pas souhaiter un retour du 100% en présentiel, l’apprentissage à distance étant bénéfique et généralement bien adapté à leur méthode de travail, et 9% se disent prêts à suivre des cours exclusivement à distance. Cela fait donc presque 60% des étudiants plébiscitant le format distanciel !

 

J’ai donc choisi dans cet article de revêtir ma casquette d’étudiante pour vous livrer mon ressenti sur cette année universitaire que je viens de clôturer, et vous parler du modèle pédagogique qui me semble le plus adapté pour les années à venir. Il est important de revenir sur ce qui a fonctionné ou non et de retirer le positif de cette crise pour tenter de bâtir le futur de l’éducation. Et surtout, d’opter pour un point de vue étudiant. Après tout, nous sommes les principaux concernés !

Voici donc mes recommandations en fonction du format que vous choisirez. 

 

1) En distanciel 

* Les classes virtuelles : pourquoi pas, mais il faut qu’il y ait un réel intérêt

Après près d’un an de visioconférences et des centaines d’heures passées à écouter son prof derrière un écran de 9h à 18h, on peut dire que la Zoom fatigue (ou pour moi, la Teams fatigue) se fait ressentir. Pourquoi cela ? Le manque de contact social certes, mais pas que... Dans mon cas, cela était surtout dû à un mauvais format pédagogique. Mon école ayant choisi de dispenser l’intégralité des cours en synchrone via une plateforme de classes virtuelles pour assurer la continuité pédagogique, je me suis vite retrouvée démotivée par les cours à distance. En choisissant la facilité, c’est-à-dire en faisant un copier-coller d’un amphi en présentiel et en transposant ce format dans des outils de classes virtuelles en distanciel, il n’est pas étonnant que nous ayons eu aient du mal à suivre. À la maison, nous sommes soumis à de nombreux stimuli - la fameuse tentation de faire autre chose si le contenu n’est pas jugé assez intéressant - et proposer un cours comme s’il avait lieu en présentiel n’est pas la meilleure des options. D’où l’importance de nous engager même à distance au risque sinon de nous perdre quelques minutes après le début du cours. Comment ? En utilisant des outils interactifs et des procédés de gamification et en scénarisant vos contenus pédagogiques.

Grâce à des outils interactifs de type Wooclap par exemple (n’hésitez pas d’ailleurs à visionner le replay enrichi de notre webinar commun : “Comment mettre l’interaction au coeur de la pédagogie ?”), les étudiants sont plus captivés et actifs et ainsi plus enclins à interagir, rendant ainsi le cours plus dynamique. En somme, avec des outils de ce type, vous donnez envie aux étudiants d’apprendre.

J’en ai moi même fait l’expérience : certains de mes enseignants proposaient des quizz, des sondages ou des nuages de mots afin de dynamiser le cours via des outils tels que Wooclap ou Kahoot!, et le résultat de mon côté était bien là : mon attention était décuplée parce que je me sentais concernée par le cours qui était présenté d’une manière plus engageante et invitait davantage à la participation.

* Les capsules vidéo pédagogiques : le format par excellence pour les cours théoriques

Si vous souhaitez laisser de l’autonomie et de la flexibilité à vos élèves dans leur apprentissage, les capsules vidéos sont idéales. Vous enregistrez vos contenus théoriques : oubliez les cours d’amphi de deux heures. A la place, scindez vos contenus en petites capsules vidéos de 10/15 min qui reprendront les concepts essentiels d’une thématique ou d’un chapitre de manière plus ludique et interactive grâce aux fonctionnalités proposées par la plateforme de digital learning que vous utilisez.

Chez UbiCast, nous proposons la plateforme vidéo Nudgis qui permet à l’enseignant d’enregistrer ses cours en classe, en studio ou en autonomie depuis son PC grâce au Webstudio. Une fois la vidéo mise en ligne, le contenu et l’audio sont indexés automatiquement, laissant ainsi la possibilité aux étudiants de chercher les moments précis qui les intéressent. Mais surtout, la plateforme est dotée d’un player interactif disposant de fonctionnalités de Social learning : les étudiants peuvent alors commenter la vidéo à un endroit précis, enrichir le contenu de ressources complémentaires et participer à des sondages et des quizz de compréhension. 

New call-to-action

Avec ce type d’outils vidéo, il est bien plus facile d’engager ses étudiants à distance et en asynchrone, mais surtout ils permettent aux professeurs de proposer un schéma pédagogique davantage en phase avec les attentes des étudiants. Pour rappel, et comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessous (source : Inside Higher Ed, “COVID-Era College: Are Students Satisfied?”), les étudiants souhaitent une plus large diffusion du format en ligne qui leur permet de travailler à leur rythme et leur garantit une plus grande flexibilité. 

 

 

Là encore je vais vous faire part de mon expérience : le souci des cours en synchrone c’est qu’ils ne favorisent pas la prise de notes. Au contraire, je me suis souvent retrouvée à ne pas avoir le temps de terminer ma prise de notes, ou pire encore de ne pas comprendre ce que j’écrivais : pas peur de perdre des informations clés, il m’arrivait souvent de retranscrire ce que racontait l’enseignant sans vraiment assimiler le contenu. Les capsules vidéo permettent alors aux étudiants d’avancer comme ils le souhaitent et de revenir sur des concepts clés, tout en pouvant interagir avec le contenu en posant des questions par exemple.

D’autre part, il est important que les professeurs scénarisent au maximum leurs contenus pédagogiques vidéos pour apporter une dynamique différente. Lors de notre dernier webinar en partenariat avec Campus Matin, “Interactivité pédagogique : Comment dynamiser ses cours avec les capsules vidéos ?”, nos deux invités Jeff Van de Poël et Sandrine Karam nous disaient d’ailleurs :

« Il est important d’intégrer la vidéo dans des scénarios pédagogiques qui vont en profondeur plutôt que de favoriser le binge watching de contenus qui restent en surface ».

Jeff Van de Poël, Responsable opérationnel numérique et multimédia à l’Université de Lausanne

« Au niveau des formats audiovisuels, il peut y avoir beaucoup de créativité : des rendus vidéos scénarisés de la part des étudiants, des interviews, des vidéos de fiction, des teasing de cours. Il ne faut pas se limiter à la classe virtuelle, on peut être interactif d’une autre manière ».

Sandrine Karam, Directrice adjointe compétences et FTLV et référente du Médialab à l’Université de Limoges

Si vous optez pour ce format, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

 

2) En présentiel

Mon expérience étudiante n’aurait pas été la même sans campus universitaire. D’un point de vue personnel, il m’a été difficile cette année de ne pas pouvoir rencontrer mes professeurs et camarades de promo en personne, ou encore de profiter des infrastructures de mon établissement. Toujours d’après l’étude réalisée par Inside Higher Ed, ce ressenti est nettement confirmé par les étudiants de manière générale puisque pour 73% d'entre nous, c’est bien le fait de se réunir avec ses amis et d’avoir une vie sociale sur le campus qui nous manquent le plus en cette période.

 

 

Le présentiel est donc bien évidemment INDISPENSABLE dans le modèle de l’après-COVID ne serait-ce que pour entretenir le lien social en dehors de la sphère numérique, mais il est aussi essentiel pédagogiquement parlant pour assurer la réussite des étudiants. Comme je vous le disais dans mon précédent article : une méthode d’apprentissage par la vidéo est bénéfique si et seulement si elle est bien encadrée et complétée par de l’apprentissage en classe.

D’après mon expérience, je dirais que les travaux de groupes tout comme l’apprentissage collaboratif sont largement facilités dans cette configuration. L’apprentissage dans une salle de classe peut aussi avoir du bon dans le sens où cela nous pousse à participer davantage et à développer notre esprit critique, notamment lors d’échanges avec d'autres étudiants. Dans cette méthode d’apprentissage active, nous pouvons davantage nous exprimer et communiquer, ce qui nous engage encore plus, et augmente notre niveau de concentration et d’assimilation.

Contrairement aux cours magistraux qui bien souvent n’apportent aucune plus-value lorsqu’ils sont dispensés en amphithéâtre, les TD et les TP sont donc deux formats de cours qui s’inscrivent très bien dans ce modèle en présentiel puisqu’ils se construisent sur l’interaction et la pratique.

 

Conclusion : Mon modèle pédagogique post-COVID

À la question “Comment lutter contre la fatigue des cours ?”, je vous réponds donc : “En proposant un modèle qui favorise la diversité des formats (à condition bien sûr que ceux-ci soient utilisés de manière optimale).” 

L’idée serait de combiner les formats pour rendre les cours vivants en présentiel comme en distanciel ! Cela suivrait alors le principe de l’enseignement hybride et des classes inversées. On tire le meilleur de chaque format pour garantir le succès des étudiants en proposant une méthode d’apprentissage qui leur correspond.

Les TD et les TP s’effectueraient en présentiel, alors que les cours purement théoriques auraient lieu en distanciel via des capsules vidéos pour offrir flexibilité et autonomie aux étudiants et via des classes virtuelles de temps à autre en sous-groupes en rendant ses contenus ludiques par l’utilisation d’outils interactifs.

Je pense que la crise sanitaire et le tout-distanciel vécus cette année nous ont montré deux choses :

  1. Le format digital en distanciel est apprécié par les étudiants lorsqu’il est utilisé de la bonne manière, notamment parce que cela leur permet de s’organiser comme ils le souhaitent et de suivre les cours à leur rythme.
  2. Le présentiel reste essentiel pour la vie de campus et pour des cours orientés pratique.

De ce constat, il paraît donc logique de proposer un modèle hybride, avec un système de classes inversées ou même comodal.

La variété des formats est cruciale pour ne pas imposer aux étudiants, comme cela a été mon cas pendant près d’un an, des journées de cours avec 8 heures de vidéos en synchrone à suivre. Il faut que les professeurs se coordonnent et que les établissements d’Enseignement Supérieur mettent en place un schéma qui permettra une diversification des formats pédagogiques pour plus de dynamisme, et surtout qui correspondra aux attentes et besoins des étudiants.

Comme indiquait Jean-Marie Cognet (CEO d’UbiCast) dans sa tribune “Le Rôle des Enseignants”, ou Rémy Challe (ancien directeur de EdTech France) dans un récent dossier de Siècle Digital : “La posture de l’enseignant doit évoluer. On ne peut plus arriver dans une salle de classe en délivrant des informations qui sont disponibles ailleurs. Il faut que le professeur puisse les mettre en mouvement, pour qu’elles deviennent des savoirs, puis des connaissances [...] il faudra probablement accepter le fait de voir s’extirper l’enseignant du rôle de savant, pour endosser un rôle d’animateur du savoir, et d’accompagnateur.” Et cela s’inscrit parfaitement dans une transition vers un schéma pédagogique aux formats variés, chaque format apportant une composante essentielle dans la réussite étudiante.

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