Il y a un mois et demi donc, la question du reconfinement n’était que partiellement évoquée, il s’agissait seulement d’une vague possibilité envisagée en fonction de la progression de l’épidémie au niveau national. Mais une semaine seulement après ma rentrée en présentiel, mes cours ont tous été programmés en distanciel.
Alors que lors du premier confinement au printemps dernier, je n’avais pas eu “la chance” de pouvoir expérimenter les cours en numérique, cette fois, je suis en plein dans le sujet. Autant donc, en tant que nouvelle alternante chez UbiCast, vous faire part de mon retour d’expérience !
De l’importance de suivre une routine
Que vous suiviez des cours à distance en synchrone ou en asynchrone, il est essentiel de suivre une routine pour ne pas vous laisser dépasser par le fonctionnement des cours. Personnellement, je n’ai pour l’instant que des cours en synchrone (j’y reviendrai un peu plus tard), et je recommande vivement de garder les habitudes que vous aviez avant de suivre des cours à distance.
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Si vous suivez des cours en asynchrone, suivre une routine est d’autant plus important. Si j’avais à suivre des cours en replay, j’imagine que ce qui fonctionnerait le mieux pour moi serait de respecter un planning afin de m’organiser au mieux et surtout pour ne pas me laisser dépasser par le contexte.
Par exemple, me réveiller à peu près à la même heure tous les matins, m’habiller et m’installer à mon bureau avec ma tasse de thé.
Et pourquoi pas essayer de suivre la même matière au même horaire chaque jour ? Ou se laisser le matin pour suivre ses cours et réserver l’après-midi pour organiser un study group ? Organisez-vous comme vous le souhaitez, mais organisez-vous !
Ensuite, je recommanderais de vous créer un programme qui intègre aussi des activités « extra-scolaires » : par exemple, planifier une séance de sport, un instant de lecture, ou toute autre activité entre deux cours afin de maintenir un équilibre et une séparation entre cours et distraction.
Des cours en synchrone ? Oui, mais pas que !
Après un mois entier à suivre des cours en ligne depuis chez-moi, je peux d’ores et déjà tirer le bilan de ce qui, selon moi, fonctionne ou non en terme de méthode d’apprentissage.
Premier constat : les enseignants semblent beaucoup apprécier les cours en live.
Second constat : les étudiants, un peu moins…
J’ai rapidement pu constater que les professeurs privilégiaient nettement les cours en synchrone. Pour vous dire, je n’ai pas un seul cours en asynchrone ce semestre ! Alors, volonté assurée des enseignants ou facilité organisationnelle de la part de l’école, je ne saurais vous dire… Quoi qu'il en soit, ce n’est clairement pas le format que je préfère.
Je me suis alors lancée à la recherche d’une étude qui viendrait me confirmer que je n'étais pas la seule à avoir ce ressenti vis-à-vis des cours en synchrone. Je n’ai eu aucun mal à mettre la main sur des insights étudiants qui parlent d’eux-mêmes : d’après une étude réalisée par La Mission APUI (Appui à la Pédagogie Universitaire et Innovante), l’une des difficultés soulevées par les étudiants suivant des cours à distance reste le manque de motivation ressenti en présentiel. La grande tentation de faire “autre chose” que suivre le cours devant son écran est dans le même temps régulièrement citée. Mon expérience personnelle confirme ce ressenti.
Le live est un format qui, s’il n’est pas adapté à l’usage numérique peut rapidement conduire les étudiants à éprouver un sentiment d'anonymat et de démotivation.
Certains professeurs n’ont sans doute pas réellement compris que faire cours en ligne signifie qu’il faut adapter sa méthode d’apprentissage. Il ne s’agit pas de calquer le modèle traditionnel en physique, mais plutôt d’adapter le format de ses cours pour réussir à engager et motiver ses étudiants (au travers d’activités ludiques et d’interactions régulières par exemple) au risque sinon de perdre son audience. C’est le défi majeur des cours en synchrone.
Alors que pour certains cours, le recours à la diffusion en live est amplement justifié (et utile) – je pense notamment à mon cours de Motion Design qui implique que l’enseignant nous guide pas à pas dans l’utilisation des logiciels et interagisse donc avec nous pour suivre notre avancée en direct -, pour d’autres cours, où l’interaction n’est pas de mise, le direct n’a finalement que peu d’intérêt. Le live est un format qui, s’il n’est pas adapté à l’usage numérique (avec donc peu ou pas d’interaction et d’engagement entre enseignant et élèves), peut rapidement conduire les étudiants à éprouver un sentiment d'anonymat et de démotivation.
En revanche, je pense que si l’enseignant prépare son cours en ayant une vraie intention de partager, d’interagir et de faire participer ses étudiants en synchrone (à l’aide de quizz interactifs, de sondages en live par exemple), cela peut réellement fonctionner, et même, être d’une grande utilité, à la fois pour l’élève qui assimilera mieux le contenu, et pour l’enseignant qui pourra juger du niveau de ses élèves en direct.
L’asynchrone, un format qui laisse le choix
Quelle ne fut pas ma déception et ma frustration lorsque l’on m’a annoncé que tous mes cours seraient en synchrone pendant ce semestre de reconfinement… J’ai conscience que j’ai tendance à idéaliser un tant soit peu le format asynchrone, mais je pense qu’il est d’une réelle utilité et qu’il correspond le mieux aux usages que la génération des Digital Natives fait aujourd’hui de la vidéo (notamment par la consommation toujours plus accrue des médias sociaux comme YouTube). Sans réelle expérience de ce format, je peux néanmoins vous présenter ce pourquoi je pense qu’il s’agit non pas d’une alternative mais d’un complément sérieux au format synchrone.
Tout d’abord, partons d’un insight que j’ai relevé depuis que je fréquente les bancs de la fac : en cours magistral, nombreux sont les étudiants à enregistrer les cours en audio via leur smartphone ou ordinateur. Par là, j’entends que les étudiants sont souvent dépassés par la prise de notes : le professeur va trop vite, il est trop compliqué à la fois de noter, d’écouter et d’assimiler. Aussi, c’est pourquoi il me semble que le format asynchrone répond tout à fait à ce ressenti des étudiants, dans le sens où il permet de se concentrer davantage sur le contenu du cours en sachant que l’on pourra faire pause et revenir en arrière ultérieurement.
Suivre des cours en replay, c’est la garantie d’avancer à son propre rythme.
Mais vous me direz que les cours en synchrone peuvent être enregistrés et proposés en replay afin de laisser les étudiants écouter le cours en live dans un premier temps, avant de prendre des notes en replay. Oui c’est vrai, et c’est une bonne chose d’ailleurs que de proposer cela, mais le format asynchrone va encore plus loin !
En asynchrone, l’étudiant choisit de lui-même de prendre un moment sur son planning pour écouter le cours, il est donc forcément plus motivé et attentif puisqu’il n’est pas contraint de suivre un cours à un instant T. Le replay disponible post cours synchrone, quant à lui, peut être considéré comme une perte de temps : pourquoi consacrer le double de son temps à un cours qui pourrait directement être proposé en asynchrone ? Et puis finalement, cet argument rejoint le sujet des classes inversées : si l’on devait choisir un instant du cours à passer en synchrone, il serait nettement plus judicieux que cela soit un temps réservé à des présentations orales, des exercices, où l’interaction est donc à son maximum, plutôt qu’un temps réservé à écouter une seule personne qui parle. Avec cette dernière méthode on pourrait à la fois mieux assimiler le contenu grâce à une prise de note et une attention plus effective et interagir et participer en synchrone.
Mais revenons à notre idée principale. Suivre des cours en replay, c’est la garantie d’avancer à son propre rythme, plutôt que de se conformer aux standards du groupe. Combien de fois est-ce que cela nous est déjà arrivé de lever les yeux au ciel après qu’un étudiant ait posé une question dont nous connaissions la réponse parce qu’elle avait déjà été posée dix fois… ? Avec les cours en asynchrone, on peut toujours poser des questions (via des chats interactifs par exemple, c’est d’ailleurs précisément ce que propose UbiCast via sa plateforme MediaServer), mais on peut aussi avancer à son propre rythme !
Ce que cette période de confinement m’a appris des cours en ligne
Une méthode d’apprentissage par la vidéo est bénéfique si les professeurs ont conscience qu’il est essentiel d’engager les étudiants, et de varier les formats. Selon moi, une formation en ligne, pour être engageante, doit trouver un équilibre judicieux entre interactions synchrones et asynchrones.
Dans l’univers de l’apprentissage online, je pense en effet qu’il serait bien dommage de choisir entre formation synchrone et formation asynchrone. Ces deux formes d’apprentissage présentent de réels avantages, alors pourquoi ne pas retenir le meilleur de ces deux formats et bâtir là-dessus le futur de l’Enseignement Supérieur ?
J’ai tenté, en partant de mon expérience étudiante, de donner des pistes de réflexion pour optimiser l’apprentissage à distance en répondant notamment aux besoins des étudiants. J’espère que vous aurez trouvé cette analyse pertinente. N’hésitez pas d’ailleurs à nous faire part en commentaire de votre expérience personnelle ou ressenti en tant qu’étudiants ou enseignants !