Un fond vert permet des incrustations dans les photos et les vidéos. Cette technique a longtemps été réservée à l’industrie cinématographique. Techniquement il s’agit de superposer, généralement un acteur, à un décor qui aurait été filmé séparément ou créé sur ordinateur. L’exemple le plus parlant est celui des présentateurs de journaux télévisés qui sont pour la plupart filmés devant des fonds vert. C’est pourquoi on peut souvent voir des images défiler derrière eux pour illustrer leurs propos.
Aujourd’hui certains organismes créateurs de vidéos de formation ou de cours (les entreprises, les universités…) se tournent vers cette nouvelle technique.
Alors est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Après 10 années à suivre l’évolution des besoins et usages vidéos de nos clients, nous avons pu constater que cela dépend réellement de vos ressources internes et de vos attentes esthétiques.
Nous allons voir ici, quand le fond vert peut être une bonne option, et quand il vaut mieux l’éviter.
Jean-Claude Vandamme filmé sur fond vert |
Logo UbiCast |
Incrustation de Jean-Claude Vandamme sur le logo UbiCast |
Vous n’avez pas beaucoup de ressources internes (humaines ou techniques) à dédier à la création de contenu vidéo :
Faites l’impasse.
Avec un fond vert, l’installation est très importante. Elle peut se montrer complexe si les compétences techniques ne sont pas disponibles en interne. La lumière et l’angle de vue doivent être parfaitement maîtrisés et adaptés au fond vert. |
De plus, il faut garder en tête que pour cette installation il faut beaucoup d’espace. Il y a au moins 1 mètre de distance entre le fond et le “présentateur”, et une distance encore plus grande entre la caméra et la personne filmée. Tous les établissements n’ont pas le luxe de pouvoir dédier l’une de leur grande salle pour des enregistrements vidéos. |
Le dispositif est également gourmand en terme de ressources techniques. Si les compétences en interne ne sont pas au point sur la maîtrise du fond vert, de nombreux problèmes peuvent émerger pendant la production de la vidéo :
Les couleurs peuvent baver. | Le teint des présentateurs peut apparaître très blafard. | Le fond doit être éclairé de manière homogène mais ne doit pas rayonner sur le personnage autrement les contours des silhouettes risquent de ne pas être nets. | Les personnages ne doivent pas porter de vêtement de la couleur du fond, donc pas de vert sauf s’il veulent jouer à l’homme invisible. |
Les cheveux frisés ou désordonnés ou tout autre détail fin comme les vêtements vaporeux rendent la découpe de l’incrustation compliquée. |
La maîtrise de toutes ces compétences est bien entendu un métier à part entière, celui d’étalonneur. Si vous n’avez pas d’étalonneur en interne, ou même un poste qui s’en rapproche, il vaut mieux faire l’impasse.
Une vidéo bien filmée sans fond particulier, peut donner un aspect plus maîtrisé et donc professionnel. L’utilisateur est alors totalement autonome, et cela avec beaucoup moins de ressources humaines et techniques.
Vous souhaitez monétiser vos vidéos (MOOCs, formation, cours de grandes écoles)
Le fond vert peut être une bonne idée.
Vous avez pu constater que le MOOC est un concept qui prend beaucoup d’ampleur. En effet, il y a de plus en plus de MOOCs qui permettent de se former de manière autonome et même de se certifier. La plupart de ces formations en ligne sont payantes, on en déduit facilement que les clients attendent un vrai travail de fond mais tout autant de forme !
Le fond vert bien maîtrisé peut donner un aspect professionnel et ludique très appréciable. Vous pouvez scénariser les vidéos en adaptant les fonds en fonction des thèmes abordés, ou animer votre présentation autour du présentateur.
Retenez alors seulement, que le facteur le plus important pour une incrustation réussie, est la séparation des couleurs de premier plan (le sujet) et le fond (l’écran).
Vous ne disposez de pas beaucoup de temps pour la réalisation des vidéos
Il vaut mieux éviter.
Le tournage d’une vidéo sur fond vert est une opportunité intéressante pour “scénariser” une intervention. Mais attention, cette méthode de tournage peut vite devenir très chronophage :
Ici, ces compétences sont généralement maîtrisées par un infographiste. Si vous ne possédez pas d’infographiste en interne, ou s’il/elle n’est pas dédié(e) à la production de vidéo, il est préférable de ne pas choisir le fond vert : au risque de produire des vidéos aux allures peu professionnelles
Certaines solutions proposent d’enregistrer le présentateur et le support par deux flux différents, de cette manière aucun besoin de modifier sa présentation et de se creuser la tête pour que celle-ci soit adaptée aux mouvements de l’intervenant.
Après un enregistrement avec un fond vert la post production est un élément central pour produire une vidéo digeste. En effet il faut s’assurer de la bonne transition des éventuelles animations, réaliser des retouches graphiques… Il est donc de nouveau question de la nécessité de compétences à demeure.
Certaines solutions proposent une édition automatique, l’utilisateur n’a alors pas besoin d’un expert technique pour réaliser une vidéo aboutie, et il peut être totalement autonome pour créer sa vidéo en quelques clics.
Vous avez un budget, une équipe et de l’espace dédiés :
Allez-y !
Si vous souhaitez réaliser des vidéos au rendu très professionnel, voir à l’aspect “de télévision”, que vous avez le budget nécessaire, une équipe de spécialiste technique dédiée, un espace suffisamment grand à sacrifier et des intervenants enthousiaste à l’idée de s’enregistrer avec une mise en scène… Alors allez-y !
Vous aurez un contenu à la hauteur de vos espérances avec un rendu professionnel, et votre audience profitera de ce format ludique.
Les professeurs & formateurs sont réticents face à la caméra
Il vaut mieux éviter.
Coordonner sa gestuelle par rapport à des visuels qu’on ne voit pas (dût au fond vert) peut s’avérer très compliqué et déstabilisant pour l’utilisateur:
- Les professeurs et formateurs doivent être à l’aise à l’idée de s’enregistrer en vidéo, cela passe par un dispositif simple d’utilisation et surtout pas chronophage (leurs emplois du temps sont déjà bien remplis). Si une contrainte supplémentaire s’ajoute (l’adaptation au fond vert), cela peut être rédhibitoire pour certains.
- Un discours tenu avec naturel aura beaucoup plus d’impact sur l’audience, car il garde l’aspect humain. En effet, les spectateurs auront réellement l’impression d’être face à leur professeur ou collaborateur, et non face à un “journaliste” ou un “acteur”. Il faut donc qu’il y ait le moins de contraintes possibles pour les intervenants lors de l’enregistrement.
L’utilisation du fond vert a été longtemps réservé aux professionnels de la télévision et du cinéma. Comme le montre cette interview de journalistes de BFMTV, l’incrustation demande beaucoup de compétences techniques dans la production, mais également une grande maitrise de l’outil pour les intervenants. Il est contre productif de demander à des professeurs ou des formateurs d’aller en ce sens : le but étant de gagner du temps en partageant leurs connaissances en images à leurs élèves ou collègues.
Même certaines chaînes de télévision tourne le dos à l’incrustation, ayant trouvé des alternatives plus intuitives. Pour exemples, les présentateurs(-trices) météo sur LCI et France TV n’utilisent plus de fond vert, mais des écrans classiques bien plus pratiques.
Pour résumer, on peut être vite séduit par les visuels dynamiques et l’effet « comme à la télé » qu’offrent le fond vert, cependant ce format n’est pas forcément adapté à tous. Il faut bien prendre en considération tous les aspects en termes de : technique, personnel, budget, temps, espace…Si vous remplissez tous ces points et que vous souhaitez un rendu de haute qualité visuelle, alors le fond vert est adapté pour vous.
Si vous ne remplissez pas l’une de ces cases, et qu’en plus de cela, pour vous le fond prime sur la forme, alors nous ne pouvons que vous déconseiller le fond vert. Nous vous conseillons des solutions plus simple d’utilisation, avec un rendu moins mis en scène mais avec une qualité de rendu toujours élevée.
Je terminerai sur une chose : la vidéo MOOC la plus vue dans le monde est celle de Andrew Ng de l’université de Standford sur le Machine Learning, et celui-ci s’est enregistré depuis sa webcam dans une salle de réunion… #foodforthoughts 🙂