Dans un monde où la formation en ligne s'impose comme un mode d'apprentissage incontournable, une question essentielle se pose : comment faire en sorte que personne ne soit laissé de côté ?
Aujourd’hui, l’accessibilité n’est plus une simple case à cocher, c’est une responsabilité collective et un véritable levier d’inclusion. Elle permet à chacun, quelle que soit sa situation, d’accéder à des contenus pédagogiques de qualité, dans les meilleures conditions possibles.
Parmi les formats les plus utilisés en e-learning, la vidéo occupe une place centrale. Elle est dynamique, engageante, flexible… mais encore faut-il savoir la concevoir de manière réellement accessible. Ce n’est pas toujours évident : par où commencer ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ? Quels outils peuvent nous y aider ?
Dans cet article, je vous propose de faire le point sur 4 actions concrètes à mettre en place pour créer des vidéos de formation plus inclusives !
Extrait du webinar “Accessibilité : 5 actions concrètes pour adapter vos formations” organisé par edtake et MOS, où Jeanne Aimerie (Head of Marketing chez UbiCast) a pu intervenir pour évoquer le cas de la vidéo.
Pourquoi et pour qui adapter ses vidéos de formation ?
Quand on parle d’accessibilité, on pense souvent en premier lieu aux personnes en situation de handicap. Il est vrai qu’adapter ses contenus pour ces publics est essentiel pour faciliter leur processus d’apprentissage.
- Pour les personnes présentant des troubles cognitifs, une présentation claire, bien structurée et sans surcharge est cruciale pour faciliter la compréhension et l’assimilation des informations.
- De leur côté, les personnes en situation de handicap visuel ont besoin d’alternatives adaptées, comme des descriptions audio ou des transcriptions textuelles, pour accéder pleinement aux contenus.
- À l’inverse, les personnes ayant une déficience auditive s’appuient sur des éléments visuels riches – sous-titres, illustrations, schémas – pour suivre le fil d’une formation.
Pourtant, rendre ses contenus accessibles, c’est prendre en compte dans son spectre un public bien plus large. En clair, c’est offrir une meilleure expérience d’apprentissage à l’ensemble de son auditoire parce que ce besoin d’adaptation ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap :
- Les apprenants dont le français n’est pas la langue maternelle, par exemple, gagnent énormément en compréhension lorsque les supports visuels sont pensés pour illustrer clairement les messages clés.
- De la même façon, une interface sobre, bien aérée et dépourvue de surcharge sensorielle peut être précieuse pour les personnes souffrant de troubles psychiques ou de difficultés de concentration.
Adapter ses contenus visuels et auditifs, c’est donc bien plus qu’un simple geste d’inclusion. C’est un levier puissant pour rendre la formation plus fluide, plus agréable, et plus efficace pour tous. Une démarche qui, loin de segmenter, permet au contraire de fédérer et d’élever le niveau d’accessibilité pour l’ensemble des apprenants.
Action 1 : Utiliser des outils de contrôle de l’accessibilité
Rendre ses contenus accessibles ne repose pas uniquement sur de la bonne volonté ou une série de principes à suivre ; cela passe aussi par des outils concrets, intégrés aux plateformes utilisées au quotidien.
Certaines solutions proposent aujourd’hui des fonctionnalités spécifiquement pensées pour guider les créateurs de contenu dans cette démarche. C’est notamment le cas de Nudgis, la plateforme vidéo développée par UbiCast. Parmi les fonctionnalités les plus utiles de la plateforme figure un indicateur RGAA (Référentiel Général d'Amélioration de l'Accessibilité). Cet outil signale instantanément les couleurs qui ne sont pas accessibles sur la plateforme, ou bien directement sur le player vidéo. Il permet ainsi de repérer rapidement les combinaisons de couleurs problématiques (trop peu contrastées, par exemple) et de les ajuster en conséquence.
En intégrant ces fonctionnalités directement dans l’environnement de création, la plateforme fait du respect des standards d’accessibilité un jeu d’enfant. Elle permet aux concepteurs pédagogiques de gagner du temps tout en s’assurant que leurs vidéos soient réellement inclusives, dès leur création !
Action 2 : Ajouter sous-titres et transcription à ses vidéos
La vidéo est sans conteste l’un des formats les plus efficaces pour apprendre. Et ça tombe bien puisqu’elle détient un avantage ô combien précieux dans notre quête de contenus toujours plus accessibles : elle permet de retranscrire le discours de l’intervenant grâce à la transcription textuelle ou aux sous-titres ! Un atout considérable pour toute personne en situation de handicap ou bien ne pratiquant pas la langue parlée dans la vidéo.
Pour être efficaces, les sous-titres synchronisés doivent être soigneusement élaborés : ils doivent retranscrire fidèlement le contenu parlé, être complets, et parfaitement alignés avec l’audio pour permettre une lecture fluide.
En complément des sous-titres, la transcription textuelle joue un rôle tout aussi important. Elle offre une version écrite complète du contenu audio, allant au-delà des simples dialogues pour inclure également des descriptions des éléments visuels importants qui apparaissent à l'écran.
Certaines plateformes vidéo facilitent grandement la mise en place de ces outils. Nudgis d’UbiCast propose par exemple un sous-titrage automatique dans plus de 70 langues ainsi qu’une transcription téléchargeable au format .txt, compatible avec les logiciels utilisés par de nombreux apprenants. Et très prochainement des fonctionnalités avancées telles que la transcription textuelle automatique et synchronisée avec la vidéo (mode karaoké), le doublage vocal (dubbing) ou encore le sous-titrage automatique en direct viendront enrichir davantage l’expérience utilisateur !
Action 3 : Optimiser la navigation et le contrôle
Enfin, il ne faut pas négliger un aspect essentiel et pourtant souvent oublié de la vidéo : la navigation et le contrôle.
Imaginez essayer de mettre en pause une vidéo sans pouvoir utiliser votre souris, ou de vouloir revenir en arrière de quelques secondes sans trouver les bonnes commandes au clavier. Pour les personnes en situation de handicap moteur, une navigation et des contrôles inaccessibles peuvent rendre le visionnage d'une vidéo tout simplement impossible.
C'est pourquoi, il est crucial de s'assurer que les contrôles de lecture – comme la lecture, la pause, le réglage du volume – soient pleinement accessibles via le clavier et compatibles avec les technologies d'assistance qu'utilisent de nombreuses personnes.Il est également essentiel d’éviter la lecture automatique, qui peut perturber ou submerger certains utilisateurs, en particulier ceux sujets à une surcharge sensorielle.
Action 4 : Intégrer les utilisateurs dans la boucle
Mettre en place des actions pour améliorer l’accessibilité est une étape essentielle ! Mais ce n’est qu’une partie du chemin… Pour s’assurer que ces adaptations soient réellement efficaces, il est indispensable d’impliquer directement les premiers concernés : les utilisateurs en situation de handicap.
Ce sont eux, en effet, qui sont les mieux placés pour évaluer l’efficacité des dispositifs, repérer les obstacles persistants et guider les améliorations futures. Même avec les meilleures intentions et les outils les plus avancés, certains problèmes peuvent passer inaperçus tant qu’ils ne sont pas confrontés à un usage réel. Les tests utilisateurs permettent précisément de lever ce voile. Ils donnent accès à des retours concrets sur les points de friction, les aspects flous et les fonctionnalités qui, au contraire, facilitent véritablement l’apprentissage.
Ces tests peuvent se décliner sous plusieurs formats :
- L’entretien individuel : le format idéal pour recueillir des ressentis détaillés de vos utilisateurs.
- Les groupes de discussion : ils permettent d’identifier des expériences partagées par plusieurs utilisateurs et de faire émerger des besoins communs.
- Les sessions de tests observées : elles permettent d’analyser en temps réel la manière dont les utilisateurs interagissent avec vos vidéos de formation, et de repérer des difficultés qui n’auraient pas été formulées verbalement.
L’objectif de ces retours n’est pas simplement de valider ce qui fonctionne, mais surtout de continuer à améliorer. L’accessibilité n’est pas une étape : c’est un processus vivant, itératif, qui doit s’adapter en permanence aux besoins, aux contextes et aux évolutions technologiques. Intégrer les utilisateurs dans cette boucle de création et d’évaluation permet de passer d’une logique de conformité à une véritable culture de l’inclusion. Et c’est là que l’impact devient durable et significatif.
Conclusion
Rendre ses vidéos de formation plus inclusives, ce n’est pas uniquement une question de conformité ou de bonnes intentions. C’est un choix humain pour permettre à chaque personne d’accéder aux savoirs de manière équitable. En suivant les bonnes pratiques partagées ici, vous contribuez à bâtir des environnements d’apprentissage plus ouverts, plus accessibles et plus performants pour toutes et tous.
Vous souhaitez aller plus loin ? Pensez à évaluer régulièrement vos supports, à former vos équipes sur les enjeux de l’accessibilité, et à vous entourer d’outils adaptés pour intégrer durablement ces pratiques dans votre stratégie de formation !